Une visite non autorisée de trois parlementaires du Rassemblement national sur un campus universitaire francilien a suscité une vive réprobation institutionnelle, relançant le débat sur l’instrumentalisation des lieux d’enseignement.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a publiquement condamné cette action, qualifiant d’inacceptable l’irruption, sans autorisation préalable et accompagnée d’équipes filmantes, d’élus dans l’enceinte de l’université Sorbonne Paris Nord à Villetaneuse. Il a rappelé avec fermeté que l’université, en tant que service public, est soumise à des règles strictes concernant les accès, les tournages et le respect du droit des personnes, et que sa sérénité doit être préservée.
À l’origine de la polémique, un déplacement effectué en milieu de semaine par ces députés, qui affirment avoir voulu vérifier par eux-mêmes des allégations publiées dans un hebdomadaire, dépeignant le site comme un foyer de communautarisme. Leur présence, filmée en collaboration avec un organe médiatique d’extrême droite, a été perçue comme une mise en scène à charge.
La direction de l’université concernée, qui compte plusieurs milliers d’étudiants, a vivement dénoncé cette intrusion. Elle rejette catégoriquement les portraits médiatiques présentant son établissement comme un espace régit par des logiques identitaires, affirmant que ces récits construisent une image falsifiée et méconnaissent la réalité d’un campus où la diversité sociale et culturelle constitue une richesse.
En réponse aux critiques, l’un des élus impliqués a rétorqué sur les réseaux sociaux, estimant que l’indignation devrait se porter, selon lui, sur ce qu’il décrit comme l’influence de l’extrême gauche violente et la prospérité de l’islam radical dans certains amphithéâtres.
Cet incident intervient dans un climat de tensions récurrentes autour de la vie universitaire et de sa perception, opposant farouchement les défenseurs de l’autonomie et de la neutralité des campus aux discours dénonçant un supposant séparatisme. La présidence de l’Assemblée nationale a été saisie de cette affaire, illustrant la gravité avec laquelle les pouvoirs publics considèrent cette transgression des procédures établies.
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