Une avocate du barreau d’Avignon comparaîtra ce mercredi devant l’instance disciplinaire de la cour d’appel de Nîmes. La procédure fait suite à ses interventions médiatiques et sur les réseaux sociaux lors du retentissant procès pour viols collectifs survenus à Mazan.
Cette défenseure, qui représentait deux des cinquante-et-un accusés dans cette affaire, avait suscité la controverse par ses commentaires publics concernant la plaignante. Lors des audiences, elle avait notamment déclaré que la diffusion de photographies intimes de la victime pouvait suggérer qu’il s’agissait d’une « femme qui aime les jeux sexuels ».
Sur ses comptes personnels, l’avocate avait poursuivi ses commentaires en partageant avec ses abonnés ses analyses des audiences. Dans l’une de ses publications, elle avait estimé que la victime, ayant accepté la publicité des débats, ne pouvait ensuite se plaindre des conséquences.
La polémique avait encore enflé lorsqu’elle avait publié une vidéo la montrant dansant sur une chanson pop, alors que l’affaire concernait une femme droguée par son ex-mari pour être soumise à des viols. Face aux critiques, l’intéressée avait maintenu qu’elle ne comprenait pas pourquoi ces publications étaient considérées comme choquantes.
La réaction ne s’est pas fait attendre dans la communauté judiciaire. De nombreuses voix se sont élevées pour demander des sanctions, conduisant le bâtonnier local à engager une procédure disciplinaire ciblant spécifiquement deux de ses vidéos.
Cette audience disciplinaire posera inévitablement la question de l’équilibre entre liberté d’expression et respect des règles déontologiques dans la profession d’avocat. Il ne s’agit pas de la première mise en cause de cette avocate, qui avait déjà fait l’objet d’une sanction avec sursis pour des activités commerciales incompatibles avec les règles de sa profession.
L’issue de cette procédure sera observée avec attention par l’ensemble de la profession, alors que se pose avec acuité la question des limites de l’expression publique des défenseurs dans les affaires sensibles.
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