Un vote symbolique : la nationalisation d’ArcelorMittal face à l’obstacle du Sénat

novembre 28, 2025

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi visant à nationaliser le sidérurgiste ArcelorMittal, une initiative portée par le groupe La France insoumise. Ce vote, salué comme un événement historique par ses promoteurs, ne signifie cependant pas un changement de propriété imminent pour l’entreprise.

Le texte, défendu par des élus de gauche, répond à un double objectif : sécuriser les emplois dans un contexte de restructuration et accélérer la transition écologique des sites industriels. Des salariés du groupe s’étaient d’ailleurs déplacés près du Palais Bourbon pour soutenir cette démarche, espérant ainsi préserver leurs outils de production.

Toutefois, le parcours législatif est encore long et semé d’embûches. Pour être promulguée, la proposition doit désormais être examinée et votée dans les mêmes termes par le Sénat. Or, la chambre haute, dominée par une majorité de droite et du centre, s’est déjà montrée réticente par le passé à l’idée d’une telle nationalisation, jugée financièrement lourde et peu efficace par ses détracteurs.

Le calendrier parlementaire apparaît également contraignant. Les opportunités pour inscrire ce sujet à l’ordre du jour du Sénat sont rares. Même en cas de nouvel examen, la procédure serait longue, nécessitant potentiellement plusieurs allers-retours entre les deux assemblées.

Au-delà du sort de cette proposition précise, ses initiateurs y voient surtout une victoire politique. Elle démontre, selon eux, leur capacité à imposer des sujets de société dans le débat parlementaire et à porter la voix des mobilisations sociales sous la coupole, ravivant des thématiques industrielles et ouvrières structurantes.

En l’état, malgré l’enthousiasme suscité par le vote des députés, la nationalisation d’ArcelorMittal relève davantage d’un symbole politique fort que d’une perspective concrète à court terme, son adoption définitive paraissant très incertaine au vu des rapports de force au Sénat.

Frdesouche sur les réseaux sociaux