La trajectoire politique de Nigel Farage, figure emblématique de la droite britannique, rencontre une turbulence inattendue. Alors que son parti, Reform UK, caracole en tête des intentions de vote, des accusations remontant à sa scolarité menacent d’entacher son image.
Plusieurs anciens condisciples du prestigieux Dulwich College, où Farage a étudié dans les années 1970, ont récemment partagé des souvenirs troublants. Le réalisateur Peter Ettedgui affirme que, adolescent, Farage se serait approché de lui en tenant des propos faisant référence à Hitler et aux chambres à gaz. D’autres évoquent des insultes racistes envers des élèves d’origine pakistanaise, des chants inappropriés et des gestes associés à l’extrémisme.
Face à ces révélations, la réaction du leader politique a semblé fluctuer. Il a d’abord catégoriquement nié les faits, les qualifiant de « simplement faux » et invoquant des divergences politiques. Tout en exprimant des regrets si d’anciens camarades s’étaient sentis blessés, il a maintenu qu’il n’aurait jamais tenu de tels propos.
Quelques jours plus tard, son ton s’est légèrement nuancé. Sans reconnaître les allégations spécifiques, il a concédé que des « plaisanteries de cour de récréation » d’antan pouvaient, avec le recul, être perçues différemment aujourd’hui, tout en insistant sur l’absence d’intention malveillante.
Cette affaire a naturellement trouvé un écho dans l’arène politique. Le Premier ministre Keir Starmer a sommé Farage de s’expliquer clairement, y voyant la révélation des « vraies couleurs » d’un parti qu’il estime infiltré par des influences étrangères.
La question qui se pose désormais est l’impact électoral de cette polémique. Pour certains analystes, elle ne ferait que cristalliser les positions préexistantes. Les détracteurs y verraient la confirmation de son inaptitude à gouverner, tandis que ses soutiens dénonceraient une cabale médiatique cherchant à exhumer de vieilles histoires. Un constat émerge cependant : en se positionnant comme un favori, Nigel Farage doit désormais s’attendre à un examen minutieux et permanent de son passé comme de ses présents propos.
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