Un match au-delà du football : solidarité basque avec la Palestine

novembre 16, 2025

À Bilbao, un stade entier s’est transformé en tribune pour la paix. Plus de 50 000 personnes ont afflué au stade San Mamés pour assister à une rencontre footballistique hors du commun entre la sélection non officielle du Pays basque et l’équipe palestinienne. Sous les apparences d’un simple match amical se jouait en réalité une démonstration de soutien international.

Les joueurs palestiniens, contraints de jouer à l’étranger depuis des années, ont été accueillis comme des héros. Dès leur entrée sur le terrain, vêtus de maillots noirs en hommage aux footballeurs disparus à Gaza, une ovation monumentale les a salués. Le public a réservé un accueil particulièrement chaleureux à chaque annonce de joueur palestinien, créant une atmosphère électrique bien avant le coup d’envoi.

La symbolique impregnait chaque aspect de l’événement. Une reproduction partielle du Guernica de Picasso ornait le centre du terrain, rappelant les souffrances historiques du peuple basque. Lors de l’entrée des équipes, une immense fresque représentant les drapeaux des deux nations a été déployée, tandis que les joueurs palestiniens brandissaient des roses blanches.

Le sélectionneur palestinien Ehab Abu Jazar, originaire de Gaza où sa maison a été détruite récemment, a confié son émotion : « Voir 50 000 personnes agiter notre drapeau et chanter pour nous dépasse les mots. Notre sélection est composée de réfugiés dispersés dans le monde, mais ce soir, Bilbao est devenu notre maison. »

Dans les gradins, les supporters basques et palestiniens se sont retrouvés autour d’une cause commune. « Nous comprenons leur combat pour la reconnaissance », expliquait un supporter basque. « Même si notre situation n’est plus la même, nous avons connu l’oppression et nous savons ce que signifie lutter pour son identité. »

Le match lui-même, remporté 3-0 par le Pays basque, est presque passé au second plan. Le public a régulièrement sifflé les décisions arbitrales favorables à l’équipe locale et a réservé ses plus grandes ovations aux actions palestiniennes. La seule interruption dans le brouhaha constant fut la minute de silence observée en mémoire des victimes palestiniennes.

Au-delà du terrain, deux manifestations convergentes ont rassemblé des milliers de personnes autour du stade. Certaines banderoles appelaient à la libération de la Palestine, tandis que les organisateurs insistaient sur la nécessité d’un message pacifique.

Pour la fédération basque, cet événement représentait également l’opportunité de revendiquer sa reconnaissance internationale. « Nous avons prouvé que nous pouvions jouer à niveau international », a souligné le président de la fédération, rappelant le match nul concédé par l’Uruguay l’année précédente.

Les recettes du match seront intégralement reversées à Médecins Sans Frontières pour ses actions dans la bande de Gaza. Les joueurs palestiniens, malgré leur défaite, ont participé aux célébrations finales aux côtés de leurs homologues basques, parcourant le terrain avec une banderole de remerciement sous les acclamations de 51 396 spectateurs.

Alors que la sélection palestinienne poursuit sa tournée européenne, son sélectionneur garde l’espoir de rejouer un jour dans sa terre natale : « Nous rejouerons à Jérusalem, à Gaza et dans toutes les villes occupées. Ce jour approche. »

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