Un rapport confidentiel datant de 2018 avait identifié avec une précision troublante la faille de sécurité exploitée lors du cambriolage de la galerie d’Apollon au musée du Louvre. Ce document, commandité par un joaillier de renom, détaillait spécifiquement la vulnérabilité du balcon donnant sur le quai François-Mitterrand, qualifiant cet accès de point faible majeur dans le système de protection du célèbre musée.
L’analyse technique mettait en lumière plusieurs défaillances critiques, notamment la possibilité d’atteindre le balcon par un monte-charge et l’insuffisance des caméras de surveillance couvrant cette zone. Des schémas détaillés accompagnaient le rapport, illustrant clairement les risques identifiés quatre ans avant le vol des joyaux de la Couronne de France.
Le mode opératoire des cambrioleurs correspond étrangement aux alertes soulevées dans cet audit oublié. En octobre dernier, des individus ont effectivement utilisé une nacelle pour accéder au balcon avant de fracturer la fenêtre à l’aide d’une disqueuse. Huit pièces historiques d’une valeur estimée à 88 millions d’euros ont ainsi disparu dans ce qui constitue l’un des vols les plus audacieux de l’histoire des musées français.
La révélation de ce document intervient alors que l’enquête progresse. Quatre nouveaux suspects viennent d’être interpellés, s’ajoutant aux trois personnes déjà écrouées et à une quatrième placée sous contrôle judiciaire. L’actuelle direction du Louvre affirme n’avoir pris connaissance de cet audit qu’après le cambriolage, le document n’ayant pas été transmis lors du changement de direction en 2021.
Cette découverte relance le débat sur les priorités en matière de sécurité muséale. Début novembre, la Cour des comptes avait déjà pointé les choix stratégiques du musée, estimant que les opérations « visibles et attractives » avaient été privilégiées au détriment des investissements en sécurité. Le document de 2018 a depuis été transmis à l’Inspection générale des affaires culturelles pour alimenter l’enquête en cours.
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