Réforme des rythmes scolaires : un projet citoyen qui divise le corps enseignant

novembre 24, 2025

Une proposition visant à réorganiser les temps de l’enfant, élaborée par une convention citoyenne, suscite de vives réactions dans le milieu éducatif. Le projet, fruit de six mois de réflexion impliquant 130 citoyens, suggère plusieurs modifications importantes du système scolaire actuel.

Parmi les mesures les plus débattues figurent l’instauration de la semaine de cinq jours dès l’école élémentaire, le début des cours à 9 heures dans le secondaire, et la réduction du nombre de zones de vacances. La proposition de concentrer les enseignements théoriques le matin et les activités pratiques l’après-midi soulève particulièrement l’inquiétude des professionnels de l’éducation.

« Cette approche risque de marginaliser certaines disciplines », s’alarme une enseignante de musique, qui craint de voir sa matière reléguée au rang d’activité secondaire. Pour les syndicats, cette distinction entre cours théoriques et pratiques pourrait menacer la place fondamentale des arts et de l’éducation physique dans le parcours scolaire.

La question de la semaine de cinq jours divise également la communauté éducative. Si certains y voient une opportunité de mieux répartir les apprentissages, d’autres soulignent les difficultés pratiques d’une telle réorganisation. Le souvenir d’une réforme similaire abandonnée en 2017 après seulement quatre ans d’application plane sur les discussions actuelles.

Les contraintes matérielles et humaines constituent un autre point de friction majeur. « Dans le contexte actuel de manque de reconnaissance et de moyens, une telle réforme semble difficilement applicable », estime une enseignante du primaire, qui pointe du doigt les conditions de travail déjà précaires du personnel éducatif.

Certains syndicats vont jusqu’à qualifier l’ensemble du projet de « déconnecté » des réalités du terrain, remettant en cause l’utilité même de cette consultation citoyenne. La question des rythmes scolaires continue ainsi de cristalliser les tensions entre aspirations idéales et contraintes pratiques, dans un système éducatif déjà confronté à de multiples défis.

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