Le Gang des Amazones : l’incroyable histoire vraie des braqueuses du Vaucluse

novembre 12, 2025

Dans la France des années 1990, un groupe de femmes ordinaires allait défier les institutions bancaires et bousculer les préjugés. Leur histoire, longtemps tombée dans l’oubli, refait surface aujourd’hui à travers un récit cinématographique qui capture l’essence de leur aventure hors du commun.

Tout commence dans la paisible commune de l’Isle-sur-la-Sorgue, où Hélène, mère célibataire de trois enfants, reçoit une notification de la CAF lui réclamant le remboursement d’allocations familiales perçues en trop. Avec seulement 31 francs par mois pour subvenir aux besoins de sa famille, la situation devient intenable. C’est alors que germe l’idée improbable : braquer l’agence du Crédit Agricole locale.

Ce qui n’était au départ qu’une proposition téméraire entre amies va se transformer en une série de hold-up audacieux. Maquillées et coiffées de postiches, ces femmes agissent en plein jour, défiant tous les stéréotypes sur le crime organisé. Leur premier coup rapporte 116 000 francs, ouvrant la voie à six autres braquages tout aussi réussis.

Leur méthode reste inchangée : deux complices pénètrent dans l’agence tandis qu’une troisième patiente au volant d’un véhicule volé. L’argent dérobé sert à acheter des denrées alimentaires, des jouets pour leurs enfants et à financer quelques sorties. Rien de somptueux, simplement de quoi survivre dans une période de grande précarité.

La spirale s’interrompt lorsqu’Hélène est brièvement interpellée, puis relâchée. Les femmes décident de mettre un terme à leurs activités pendant près d’un an, jusqu’à ce que Katy, partie en Corse, soit arrêtée après un cambriolage raté. Le filet se resserre alors sur l’ensemble du groupe.

Lors de leur procès en septembre 1996, quatre des cinq accusées reconnaissent les faits. Les circonstances atténuantes jouent en leur faveur : la plaidoirie de l’un des avocats, s’appuyant sur les théories criminologiques de l’époque concernant l’impact des inégalités sociales, influence certainement le verdict. Seule une des accusées écope d’une peine de prison ferme, les autres bénéficiant de sursis.

Condamnées à rembourser intégralement leurs vols, ces femmes ont porté ce fardeau financier pendant des décennies. Certaines n’ont terminé de s’acquitter de leur dette que récemment. Pourtant, toutes ont réussi à se réinsérer socialement et aucune n’a récidivé, malgré des sollicitations extérieures.

Aujourd’hui, les membres du gang ont pris des chemins séparés. Seules trois d’entre elles maintiennent des liens, les autres ayant choisi de tourner la page sur cette période trouble de leur existence. Leur histoire demeure le témoignage poignant de femmes poussées à commettre l’irréparable par la nécessité, et dont le parcours continue d’interroger notre rapport à la justice sociale.

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