Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD) ne se tiendra pas en 2026. Cette décision d’annulation, intervenue à deux mois de l’ouverture initialement prévue, marque un coup d’arrêt brutal pour l’un des événements majeurs du 9e art, miné par une crise de confiance profonde.
La société 9eArt+, organisatrice historique de la manifestation, a rendu public un communiqué par l’intermédiaire de ses conseils juridiques, actant l’impossibilité matérielle de réaliser la 53e édition. Le courrier pointe directement la responsabilité des financeurs publics, accusés d’avoir refusé le versement de subventions jugées indispensables et d’avoir ainsi envoyé un signal négatif à l’ensemble des partenaires.
Cette annonce fait suite à plusieurs semaines de turbulences. Une partie significative de la communauté des auteurs et des éditeurs avait en effet manifesté son opposition, allant jusqu’à lancer des appels au boycott. Les griefs à l’encontre de l’organisateur portaient sur des questions de gouvernance, d’orientation artistique et commerciale, ainsi que sur des affaires sociales, créant une fracture durable.
Face à cette défection massive des créateurs et des exposants, les pouvoirs publics, pourtant prêts à accorder une aide financière exceptionnelle, avaient invité l’organisateur à « tirer les conclusions » de la situation. Le retrait des acteurs essentiels du monde de la bande dessinée a rendu la tenue de l’événement intenable, malgré la volonté affichée par la municipalité d’Angoulême et le ministère de la Culture de le sauver.
Dans sa défense, 9eArt+ dénonce une ingérence des autorités publiques visant, selon elle, à évincer la gestion privée du festival. La société affirme détenir juridiquement l’organisation de l’événement et appelle désormais à une négociation pour établir les bases d’une transition. L’avenir du FIBD, pilier de l’écosystème de la bande dessinée française, se trouve désormais dans l’impasse, suspendu à la recherche d’un nouveau consensus.
Frdesouche sur les réseaux sociaux