Le Sénat a donné son feu vert au projet de loi de financement de la Sécurité sociale ce mercredi, marquant une avancée significative dans un parcours législatif qui s’annonce encore semé d’embûches. Le texte, largement remanié par la chambre haute, doit maintenant affronter l’épreuve de la commission mixte paritaire où députés et sénateurs tenteront de trouver un terrain d’entente.
Les sénateurs ont opéré plusieurs revirements majeurs par rapport au projet initial du gouvernement. La suspension de la réforme des retraites, précédemment acquise, a été abandonnée. Le gel des pensions de retraites et des prestations sociales a été rétabli, avec pour seules exceptions le maintien de l’indexation sur l’inflation pour l’allocation adulte handicapé et les pensions inférieures à 1400 euros mensuels.
Le financement du système social a également été repensé. Les élus ont supprimé la hausse de la CSG sur les revenus du capital et rejeté la création d’un « réseau France Santé », jugé insuffisamment concret. En revanche, une surtaxe sur les mutuelles a été votée, une mesure qui pourrait avoir des répercussions sur les cotisations des assurés.
L’objectif affiché par le Sénat est de réduire le déficit de la Sécurité sociale à 17,6 milliards d’euros d’ici 2026, contre 23 milliards prévus pour 2025. Certaines propositions gouvernementales n’ont pas survécu à l’examen des sénateurs, comme l’élargissement des franchises médicales aux soins dentaires et aux dispositifs médicaux.
Les observateurs politiques anticipent des négociations difficiles dans les prochains jours. Les divergences entre les deux chambres semblent profondes, et la perspective d’un accord rapide apparaît compromise. Le texte devrait retourner devant l’Assemblée nationale pour une nouvelle lecture dès la fin de semaine, ouvrant un nouveau chapitre dans ce dossier sensible qui engage l’équilibre financier de notre protection sociale.
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