Le tribunal correctionnel de Lyon a rendu ce lundi un verdict sévère à l’encontre de l’ancien édile de Saint-Étienne, reconnu coupable de plusieurs infractions graves liées à une tentative de chantage par vidéo intime. La justice a prononcé une peine de quatre années d’emprisonnement ferme, accompagnée d’une interdiction immédiate d’exercer tout mandat électif pour une durée de cinq ans.
L’homme politique, âgé de 53 ans, a été jugé pleinement responsable des faits qui lui étaient reprochés, notamment de chantage, de participation à une association de malfaiteurs et de détournement de fonds publics. Le tribunal a ordonné son incarcération prochaine, malgré l’annonce de son intention de faire appel. « Je suis innocent, cette décision est totalement incompréhensible », a-t-il déclaré à l’issue de l’audience, en maintenant sa version des faits.
Lors du procès, qui s’est tenu fin septembre, les magistrats ont été confrontés à des éléments accablants. Les débats ont mis en lumière une machination visant un rival politique, piégé par une caméra cachée en compagnie d’un prostitué, dans le but de le faire taire. La présidente du tribunal a souligné « l’extrême gravité des faits », insistant sur le « devoir d’exemplarité » inhérent à la fonction publique. L’accusation avait qualifié les agissements de « vils » et « abjects », justifiant une sanction à la hauteur de la trahison de confiance.
La défense de l’ancien maire avait plaidé l’absence de preuve directe de son implication, invoquant le bénéfice du doute. Elle soutenait qu’aucun élément ne démontrait qu’il avait eu connaissance ou avait validé l’opération. Cet argument n’a pas convaincu les juges, qui ont considéré que l’accusé détenait, en tant que « décideur », la responsabilité ultime du complot orchestré par son entourage.
D’autres protagonistes de cette sombre affaire ont également écopé de lourdes peines. Un ancien adjoint municipal a été condamné à quatre ans de prison, dont un an avec sursis. L’individu à l’origine des révélations publiques de l’affaire en 2022 a, quant à lui, reçu une peine de quatre ans d’emprisonnement, avec trois ans de sursis. Un ex-collaborateur direct du maire a été sanctionné de la même manière, avec deux années de sursis.
Ce verdict marque un épisode judiciaire retentissant, mettant en exergue des pratiques contraires à l’éthique et à la loi au sein de l’appareil politique local. L’application immédiate de l’inéligibilité signifie la fin effective du mandat de l’ancien élu, même dans l’attente de la procédure d’appel.
Frdesouche sur les réseaux sociaux