La lauréate du Grand Prix d’Angoulême 2025, Anouk Ricard, a annoncé son retrait de la prochaine édition du festival de bande dessinée prévue en janvier 2026. Dans une déclaration publique, l’autrice de la série à succès « Animan » justifie cette décision par son soutien aux revendications réclamant une transformation en profondeur de l’événement.
« Bien que profondément honorée par cette distinction décernée par mes pairs, j’ai pris la décision consciente de ne pas participer à l’édition 2026 ni à l’exposition traditionnellement consacrée au lauréat », a expliqué l’illustratrice. Elle exprime son souhait de voir émerger « un festival plus respectueux et véritablement à l’écoute de toutes les voix ».
Cette annonce intervient dans un contexte de vives critiques à l’encontre de la société 9eArt+, chargée de l’organisation de la manifestation. Plusieurs centaines de professionnels du milieu ont récemment signé une pétition appelant au boycott, dénonçant le manque de transparence dans la gestion et les conditions de travail au sein de l’événement.
La dessinatrice pointe du doigt ce qu’elle considère comme un processus de sélection biaisé pour le futur organisateur. « Tout indique que le choix du prestataire a été arrêté depuis longtemps en faveur de 9eArt+, une société qui affiche selon moi un mépris certain envers les créateurs », affirme-t-elle.
Au-delà des questions de gouvernance, Anouk Ricard plaide pour une refonte complète de l’accessibilité du festival. Elle réclame des tarifs d’entrée plus abordables, la gratuité pour les publics précaires et des mesures favorisant les échanges avec la population locale et le tissu associatif.
« Notre appel au boycott reste plus que jamais d’actualité », conclut l’artiste, invitant l’ensemble de la profession à rejoindre ce mouvement de protestation. Cette prise de position s’inscrit dans une mobilisation plus large du milieu de la bande dessinée, avec plus de 2 250 signatures recueillies à ce jour en faveur d’un changement de direction pour le célèbre festival.
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