La marque allemande Adidas a dû retirer de la vente ses modèles « Oaxaca Slip-On » après avoir reconnu s’être inspirée sans autorisation des sandales traditionnelles « huaraches » fabriquées par les artisans de Villa Hidalgo Yalalag, dans l’État d’Oaxaca au Mexique.
L’affaire a pris une ampleur nationale lorsque la présidence mexicaine s’est émue de ce qu’elle qualifie d’appropriation culturelle. Les autorités ont rappelé que ces créations artisanales relèvent de la propriété intellectuelle collective et que leur utilisation non autorisée peut entraîner des sanctions légales.
La directrice juridique d’Adidas Mexique a présenté des excuses publiques, reconnaissant que la conception des chaussures s’était inspirée d’un design traditionnel sans consultation préalable de la communauté concernée. Le designer américain d’origine mexicaine Willy Chavarria a également exprimé ses regrets pour ne pas avoir établi de partenariat direct avec les artisans locaux.
Ces sandales traditionnelles, fabriquées artisanalement à partir de lanières de cuir tressées, représentent une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles de la région. Chaque paire nécessite un travail minutieux et est vendue à un prix modique, contrastant avec les produits commercialisés par les grandes marques.
Cette controverse s’inscrit dans une série de cas similaires où des entreprises internationales ont été accusées d’exploiter sans contrepartie les savoir-faire traditionnels des communautés indigènes. Le gouvernement mexicain a annoncé l’ouverture de discussions entre la marque et les artisans concernés pour déterminer les modalités de réparation.
La loi mexicaine protège explicitement les droits intellectuels et culturels des peuples autochtones, prévoyant des amendes et des peines d’emprisonnement en cas de violation. Cet incident rappelle l’importance croissante des considérations éthiques dans l’industrie de la mode mondiale.
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