Une proposition de taxation ciblant les billets d’avion en classe affaires et les jets privés gagne du terrain lors des négociations climatiques internationales. Plusieurs nations envisagent désormais d’imposer ces voyages haut de gamme pour générer des fonds destinés à soutenir les pays vulnérables face au dérèglement climatique.
L’initiative, portée initialement par la France, l’Espagne, le Kenya et la Barbade, rallie progressivement de nouveaux soutiens. Des États africains comme Djibouti, le Nigeria et le Soudan du Sud ont récemment rejoint la coalition, tandis que le Brésil, hôte de la prochaine conférence climatique, participe aux discussions en tant qu’observateur.
Le principe repose sur une logique simple : les voyageurs utilisant des cabines premium ou des avions privés, dont l’empreinte carbone par personne est considérablement plus élevée, contribueraient davantage au financement de l’action climatique. Les pays disposant déjà de telles taxes pourraient les renforcer, tandis que ceux n’en ayant pas encore pourraient les instaurer.
Les données scientifiques justifient cette approche différenciée. Un passager en classe affaires peut générer jusqu’à trois fois plus d’émissions carbonées qu’en classe économique sur un même vol, principalement en raison de l’espace occupé. Les jets privés présentent un bilan encore plus lourd, avec des émissions par passager pouvant atteindre quatorze fois celles d’un vol commercial régulier.
Certains territoires insulaires, particulièrement exposés aux conséquences du réchauffement planétaire, appliquent déjà des dispositifs similaires. L’exemple des Maldives, qui taxent fortement les vols premium, démontre la faisabilité du mécanisme.
Cependant, la mesure ne fait pas l’unanimité. En Allemagne, le gouvernement a récemment annoncé son intention d’alléger la fiscalité sur le transport aérien pour stimuler le secteur. Par ailleurs, certaines compagnies aériennes continuent de développer des offres de luxe, comme ces nouvelles suites première classe équipées de lits et multiples hublots, qui semblent contredire les impératifs environnementaux.
Le débat sur le financement climatique s’intensifie alors que la communauté internationale cherche des solutions innovantes pour mobiliser des ressources supplémentaires. La taxation des voyages aériens les plus polluants représente l’une des pistes sérieusement envisagées pour combler le déficit de financement.
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