Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD) se trouve dans une impasse historique. L’organisateur de l’événement, la société 9e Art+, a notifié à ses partenaires la « mise à l’arrêt » de la préparation de l’édition prévue pour 2026. Cette décision intervient après des mois de tensions croissantes et de défiance au sein de la profession.
La structure, en charge du festival depuis près de deux décennies, fait face à une contestation multiforme. Les critiques portent depuis longtemps sur sa gestion, qualifiée d’opaque et de brutale par de nombreux observateurs. Récemment, des allégations graves concernant la gestion de violences sexuelles présumées lors d’une précédente édition ont considérablement envenimé le climat, ébranlant la confiance des acteurs du milieu.
Le mouvement de défiance a pris une ampleur décisive ces dernières semaines. Des maisons d’édition majeures de la bande dessinée française ont annoncé leur retrait, ralliant un appel au boycott lancé par des centaines d’auteurs et d’autrices. Ces derniers réclament une refonte profonde de l’organisation du festival. Dans un geste symbolique fort, près de 300 créatrices ont également lancé un appel à un « girlcott », exigeant des changements structurels.
Le coup de grâce semble être venu des financeurs publics. Fin novembre, ceux-ci ont publiquement exprimé leurs doutes sur la faisabilité du maintien de l’édition 2026, enjoignant à l’organisateur de « tirer les conclusions » de la situation. Bien que le terme d’« annulation » ne soit pas officiellement prononcé, la communication de 9e Art+ actant l’arrêt des préparatifs marque un tournant sans précédent.
L’avenir immédiat du plus grand festival de bande dessinée francophone est désormais en suspens. Cette crise ouvre une période d’incertitude, mais aussi de réflexion forcée sur le modèle et la gouvernance de cet événement culturel emblématique.
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