Le drapeau russe de retour sur les tatamis, une douleur pour le judo ukrainien

novembre 29, 2025

La décision de la Fédération internationale de judo d’autoriser les athlètes russes à concourir sous leur propre drapeau et hymne a provoqué une onde de choc au sein de la communauté ukrainienne de ce sport. Pour la première fois depuis le début du conflit, les couleurs russes vont flotter sur une compétition internationale, une perspective insupportable pour de nombreux judokas ukrainiens.

Dans un dojo de Kiev, l’ambiance est à la colère et à la consternation. Les athlètes, qui s’entraînent sans relâche, voient cette réintégration comme une trahison. « Assister à la montée de leur drapeau, entendre leur hymne, c’est une blessure ouverte, confie une médaillée européenne. Chaque note de musique, chaque couleur rappelle le prix payé par notre peuple. »

La fédération ukrainienne a riposté en annonçant le boycott de la prochaine compétition majeure prévue à Tokyo début décembre. Cette absence est un geste de protestation fort, mais aussi un sacrifice pour des athlètes dont la carrière est déjà mise à mal par la guerre.

Si la décision internationale a été vécue comme un coup dur, elle n’a surpris personne. Les observateurs pointent les liens historiques et financiers étroits entre les instances dirigeantes du judo mondial et la Russie. L’influence de sponsors russes et le rôle honorifique autrefois détenu par Vladimir Poutine au sein de la fédération internationale sont souvent cités pour expliquer cette réhabilitation.

« Le sport ne devrait pas être une arène où l’on blanchit l’image d’un pays agresseur, estime un cadre sportif ukrainien. Voir ce drapeau sur le tatami, alors qu’il est brandi sur des chars dans nos villes, c’est inacceptable. »

Ce retour divise profondément le monde du judo, opposant les impératifs politiques aux principes d’unité sportive. Pour l’Ukraine, il s’agit d’une question de dignité et de mémoire. Le boycott est devenu leur seule arme pour faire entendre une voix que le tumulte de la guerre risque d’étouffer sur les tapis de compétition.

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