Les organisations professionnelles de taxis ont décidé de suspendre leur mouvement de protestation initialement prévu pour début septembre. Cette décision intervient dans un contexte politique particulièrement instable, où la pérennité du gouvernement actuel semble compromise.
Dans un communiqué conjoint, les fédérations ont expliqué leur position : dans l’incertitude politique actuelle, aucune garantie ne peut être obtenue quant à la capacité d’un interlocuteur gouvernemental à prendre des engagements fermes. Elles estiment qu’une mobilisation dans ces conditions représenterait un gaspillage d’énergie précieuse.
Le mouvement, qui devait initialement paralyser le pays début septembre avec des blocages de gares, de frontières et d’axes stratégiques comme les Champs-Élysées, visait principalement à contester la réforme du transport sanitaire des patients. Cette réforme, officialisée début août, modifie en profondeur les modalités de prise en charge par l’Assurance maladie.
Les nouvelles règles, qui entreront en vigueur en octobre, prévoient une harmonisation nationale du forfait de prise en charge, mais découragent fortement les retours à vide après le dépôt des patients. Les professionnels du secteur redoutent une perte substantielle de chiffre d’affaires, évaluée à environ 30%, tandis que l’Assurance maladie affirme que la majorité des taxis y trouvera son compte.
Le transport sanitaire représente désormais un poste de dépenses considérable pour la collectivité, avec une augmentation constante des coûts. Les taxis occupent une place grandissante dans ce secteur, représentant aujourd’hui près de la moitié des dépenses totales, contre moins du cinquième au début des années 2000.
Les fédérations tiennent à préciser qu’il ne s’agit pas d’un abandon de leur combat. Elles se disent déterminées à remettre leur dossier à l’ordre du jour dès qu’un nouvel exécutif sera en place, promettant de maintenir la même intensité dans leurs revendications.
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